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Lettre ouverte de M. Max BRUNNER aux Louveciennois
Dernière mise à jour : 15 févr. 2021

Lettre ouverte aux Louveciennois,
Après plusieurs mois d’une campagne extraordinaire, riche d’expériences humaines, la réalité est apparue dès le 6 juillet, lors de la constitution des commissions municipales. Leur composition ne s’est pas faite au regard de la compétence, mais en fonction de la docilité des élus.
Nouvel élu, fier de la confiance des Louveciennois, très investi pour que les promesses de campagne deviennent réalité, je me suis attelé à la tâche.
Permettez-moi d’en rappeler brièvement quelques dates :
Le 3 août, dans le cadre des travaux préparatoires au budget 2021 et à la volonté d’élaborer un plan pluriannuel d’investissement, j’ai proposé à M. le Maire et à la Directrice générale des services, d’effectuer une visite du parc immobilier. J’ai alors soumis à M. le Maire des pistes pour rationaliser et développer le patrimoine immobilier de la commune.
Le 5 août : j’ai rencontré un représentant de la trésorerie générale de Saint-Germain-en-Laye pour obtenir ses conseils sur la manière d’utiliser une partie de la trésorerie en réserve pour réaliser des investissements. Il m’a indiqué qu’à court terme, ces fonds ne pouvaient être affectés que pour procéder à des remboursements anticipés d’emprunts. Ce qui avait l’avantage d’améliorer les ratios financiers de la commune, qui sont tous dans le rouge en comparaison avec les moyennes départementales, régionales et nationales.
Le 13 octobre : c’est avec enthousiasme que j’ai annoncé aux élus de la majorité municipale, les résultats des négociations avec les banques. La commune pouvait se désendetter, améliorer ses ratios financiers relatifs à la dette et diminuer dès 2021 ses annuités d’emprunts. Cette opération engendrait des pénalités, toutefois bien modestes au regard du montant de la trésorerie disponible. A ma grande surprise, cette proposition a entrainé une réaction très négative de M. le Maire et de l’ancien et désormais actuel maire adjoint aux finances.
Le 29 octobre, en me rendant à la direction des finances de la commune, j’ai demandé si des suites avaient été données au projet d’acquisition de tentes et d’un podium. Une demande avait été formulée en ce sens le 14 septembre par la direction de la culture et de la communication. En copie, j’avais informé la Directrice générale des services, que j’étais favorable à l’achat de tentes, mais que j’étais très circonspect pour le podium, en précisant qu’il faudrait justifier la dépense, au regard du coût. Or, j’apprends avec stupeur lors de cette visite, que le podium avait déjà été acheté. En regardant sur l’ordinateur, je constate que le bon de commande avait été signé par M. le Maire le 5 octobre, en circuit court sans que le bordereau classique de suivi des visas ait été visé. Je note aussi l’existence d’autres factures qui m’ont beaucoup questionnées …
Permettez-moi de revenir sur le podium extérieur mobile, dont les modalités d’acquisition dénotent une grande légèreté au regard des bonnes pratiques :
L’achat semble avoir sciemment contourné les règles du seuil d’achat de la commande publique, en évitant de dépasser le seuil des 40.000 € HT. En effet, l’achat a été fractionné et a donné lieu à 3 factures, en date du même jour, auprès de 2 fournisseurs.
Il semblerait également que la mise en concurrence n’ait été faite qu’après la signature du bon de commande par M. le Maire. A plusieurs reprises, une élue a demandé d’obtenir les mails accompagnant les devis, ce qui aurait pu permettre de dater les échanges entre les services de la mairie et les fournisseurs et donc la réception des offres. Or, M. le Maire a répondu que les commerciaux des deux entreprises s’étaient déplacés à la mairie pour remettre en main propre les devis.
Le 30 octobre, comme demandé dans le compte rendu de la réunion du 13 octobre, j’envoie aux seuls élus de la majorité une note précisant les conditions des remboursements anticipés des prêts. Dans mon message d’accompagnement, je fais alors le lien entre le montant des pénalités de remboursement et le montant du même ordre de l’achat du podium, qui avait été acheté sans que j’en sois informé et sans, a fortiori, que je sois supposé en connaître le prix.
Le lendemain, samedi 31 octobre, en réaction à la diffusion de la note, M. le Maire m’indique, que sa confiance envers moi est fortement ébranlée et me convoque en mairie. Le 2 novembre, lors de notre rencontre d’environ 3 minutes, il me la retire ainsi que sa délégation aux finances sans aucune explication.
Je ne pense pas qu’à peine 5 mois après l’élection, les retraits de la délégation aux finances et de la fonction de maire adjoint, résultent de la simple diffusion d’une note, somme toute très technique, sur l’opportunité de rembourser des emprunts, mais plutôt sur le fait que je me sois rendu dans les services de la comptabilité et que j’ai vu des choses qu’il ne fallait probablement pas que je voie.
La devise de l’Ecole Nationale d’Administration est « Servir sans s’asservir ». C’est une devise noble, courageuse, au service de l’Etat et des citoyens, je la fais mienne ; puisqu’elle correspond à mes valeurs personnelles et professionnelles.
Loyal avant tout à la Loi et aux Louveciennois, je tiens à rappeler qu’au-delà du temps du politique, il y aura aussi un autre temps, déjà enclenché, celui de la justice, plus long et plus feutré.
Ce combat pour une plus grande transparence, pour défendre les promesses faites aux Louveciennois, je ne le mène pas seul, mais au sein d’une équipe, avec des collègues expérimentés, qui dressent le même constat sur la situation alarmante de la commune.
C’est donc avec fierté, en tant que lanceur d’alerte, que j’ai fait le sacrifice de mon mandat au profit de valeurs supérieures.